Rue Philippe Jankowski

M. Philippe Jankowski fut trouvé mort à son domicile, le 12 février, 5 rue Hémon. La déclaration mortuaire fut faite par deux agents de police, MM. Fleury et Pasquier.

M. Jankowski, né à Varsovie (Pologne), le 6 septembre 1831, était célibataire. Patriote ardent, il fut compromis lors de l’insurrection polonaise contre le gouvernement russe ; proscrit, il dut fuir son pays, se réfugier en France et vint habiter au Mans où il exerça la profession de dentiste.

Par testament, il léguait :

  • 2.000 francs à la Société l’Union Française pour le sauvetage de l’Enfance abandonnée, dont le siège était à Paris, 10, rue Pasquier.
  • 2.000 francs aux Petites Soeurs des Pauvres, au Mans.
  • 1.000 francs à l’Orphelinat de Saint-Pavin.
  • Une rente annuelle et viagère de 800 fr. à Mme Vve Brossard et une autre de 365 francs à Mme Métairie, ses anciennes domestiques. Une somme annuelle de 6.000 francs pour procurer de l’ouvrage aux ouvriers du Mans, âgés, sans travail.
  • Il instituait la ville du Mans sa légataire universelle et lui léguait tout sa fortune évaluée à 388.500 francs.

M. Jankowski ne voulait sur sa tombe qu’une pierre, sans aucune inscription. M. Rubillard. Alors maire du Mans, jugea que véritablement c’était trop peu et passant outre à la volonté du défunt, fit graver son nom sur la pierre tombale.

(Victor BOITARD, Les rues du Mans et leur origine, p. 274)