Polonais dans la Sarthe
au XIXème siècle

SEBASTIEN LENARTOWSKI

est un ancêtre polonais de Nicole Plançon
qui nous a fait parvenir une copie du « Journal de Château-du-Loir » du vendredi, 12 février 1869 avec un article suivant :

Dimanche dernier, la Société de Secours mutuels de Château-du-Loir, presque au complet, conduisait à sa dernière demeure l'un de ses membres, Polonais d'origine, et qui par sa bonne conduite avait su mériter l'estime des habitants de son pays adoptif.
La cérémonie religieuse terminée, le vice-président de la Société a prononcé d'une voix émue, cet adieu à Lenartowski :

« Celui que nous venons d'accompagner à sa dernière demeure fut un fils héroïque de cette nation généreuse, de cette France du Nord qui, pour sauver l'Europe de l'invasion moscovite, se fit broyer en criant : Le ciel est trop haut et la France est trop loin.
Ceux qui, comme moi, peuvent reporter leur mémoire sur cette époque agitée, doivent se rappeler avec quels frémissements de rage, avec quelle stupeur fut accueilli ce cri sinistre : La Pologne se meurt, la Pologne est morte, et bientôt après avec quelle symphathique enthousiasme furent reçus et adoptés ces débris mutilés, ces sublimes proscrits qui venaient demander à la France une nouvelle partie.
Lenartowski fut un de ces proscrits ; il avait alors vingt et quelques années. Respecté par la mitraille des Russes, il échangea son fusil contre les instruments d'un pénible labeur. Sa conduite exemplaire lui permit d'associer à son isolement une compagne qu'il perdit, après une longue et douloureuse maladie.
Bon père, son travail servait à élever ses enfants.
Lorsque fut fondée la Société de Secours mutuels, un des premiers il apporta sa modeste obole, comprenant que pour les travailleurs une fraternelle assistance rend les hommes égaux, libres et indépendants en les rendant solidaires dans la bonne et la mauvaise fortune.
Il savait que ses économies mensuelles lui assureraient le pain de ses vieux ans. Aussi son exactitude était remarquable : le premier argent gagné servait à payer la cotisation.
Il y a un mois environs, à peine remis d'une maladie aiguë, sans songer à la faiblesse, sans prendre un repos nécessaire, sans calculer les intempéries de la saison, dans un travail au-dessus de ses forces, il a contracté la maladie qui l'a conduit au tombeau.
Le sociétaire que nous perdons aujourd'hui était laborieux et d'une conduite exemplaire. Sa mort est la fin d'une douloureuse existance.
Repose en paix, noble exilé; repose sur la terre hospitalière, auprès des cendres de tes compagnons d'armes, dont je cherche en vain la colonne brisée, emblême posé sur leur tombeau. Dans un monde meilleur tu vas retrouver ta famille et tes amis tombés à tes côtés, sabrés par les cosaques des déserts.
Adieu, fils de la terre des héros et des martyrs, adieu ! »

Et voici quelques informations supplémentaires que Mme Plançon partage avec nous. Nous la remercions chaleureusement et nous vous souhaitons une bonne lecture. Alicja T-D


L'Echo de la Sarthe 14/01/1832 page 1


L'Ami des Lois 06/08/1833 page 3


La Gazette du Maine 06/08/1833 page 2


Le Courrier de la Sarthe 07/08/1833 page 1


Le Courrier de la Sarthe 07/08/1833 page 1


L'Ami des lois 08/08/1833 page 4


Le Courrier de la Sarthe 11/08/1833 page 1


L'Ami des lois 15/08/1833 page 3


Le Courrier de la Sarthe 21/08/1833 page 2


L'Ami des lois 22/08/1833 page 3


L'Ami des lois 05/09/1833 page 4


Le Courrier de la Sarthe 08/09/1833 page 2


L'Ami des lois 12/09/1833 page 4


L'Ami des lois 12/09/1833 page 4


L'Ami des lois 14/09/1833 page 4


L'Ami des lois 28/09/1833 page 3


L'Ami des lois 10/10/1833 page 3

Source des documents : Nicole Plancon